Après sa mission d’observation du scrutin référendaire du 21 septembre dernier, les membres de l’Observatoire National Autonome de Supervision du Référendum (ONASUR) ont animé une conférence de presse ce vendredi 26 septembre 2025, à Conakry. L’objectif de cette rencontre était de faire le point sur les activités menées avant, pendant et après le scrutin référendaire.
Dans sa prise de parole, le premier rapporteur de l’ONASUR, Ousmane Diaby, a indiqué que l’organe dirigé par Dr Sékou Koureissy Condé s’est engagé dans la supervision du déroulement du processus électoral.
Cette mission a couvert le suivi du respect du chronogramme électoral, la vérification de la disponibilité et de la conformité du matériel électoral, l’observation du vote, le dépouillement, la centralisation des résultats ainsi que la transmission des rapports finaux aux autorités compétentes.
« Avant le jour J, c’est-à-dire la veille, le jour du scrutin, et la phase post-scrutin, nous avons assuré plusieurs étapes importantes. Concernant la veille du scrutin, vous étiez avec nous à l’hôtel Kaloum lorsque nous avons animé un point de presse pour vous présenter le cadre légal qui régit notre organe ainsi que les activités prévues sur le terrain. Le dimanche 21 septembre 2025, jour du scrutin, nous avions organisé une autre conférence pour rappeler les attentes du peuple de Guinée à notre égard, et pour réaffirmer notre mission et nos attributions telles que définies par la loi 012 d’avril 2025 », a rappelé Ousmane Diaby.
Concernant le jour du scrutin, il a précisé que la première activité a été la formation et le déploiement des superviseurs de l’ONASUR sur l’ensemble du territoire national, notamment dans les préfectures, communes, et régions, mais également à l’étranger, dans 34 ambassades représentant la Guinée.
« Il ne faut pas limiter la notion de « territoire national » uniquement aux 33 préfectures et 8 régions administratives. La loi nous donne la possibilité d’étendre notre mission au niveau international, dans le cadre des représentations diplomatiques. Les superviseurs, une fois formés, ont accompli leurs tâches de manière efficace, contribuant ainsi à la réussite d’un scrutin référendaire crucial dans l’histoire électorale de notre pays », a-t-il conclu.
De son côté, le deuxième rapporteur, Ibrahima Kalil Bamba, est revenu sur la méthodologie utilisée par l’ONASUR pour mener à bien sa mission d’observation. Il a souligné que celle-ci a été élaborée par les 11 membres composant l’organe. Elle repose sur quatre piliers essentiels : la planification, la définition des actions prioritaires, la communication et la sécurité, le tout structuré autour d’indicateurs de supervision précis.
« Les résultats que nous présentons aujourd’hui sont le fruit d’une organisation interne rigoureuse, d’un partage efficace des responsabilités, et surtout de la cohésion d’une équipe multidisciplinaire composée d’experts électoraux expérimentés. Rien n’a été laissé au hasard. Parmi les indicateurs de supervision utilisés figurent :la conformité légale qui nous a consister à veiller au respect des textes en vigueur (loi référendaire, charte de la transition, décrets, etc.) ; l’organisation matérielle pour s’assurer de la disponibilité du matériel électoral ; l’accessibilité du scrutin pour garantir la participation effective des citoyens et leur libre accès aux bureaux de vote ».
Et Ibrahima Kalil Bamba d’ajouter, « Sur la sécurité du scrutin nous avons aussi noté la présence d’un dispositif sécuritaire pour assurer l’intégrité du vote, la protection des bureaux de vote, des électeurs et des édifices publics ou privés. Enfin, l’ONASUR a utilisé une plateforme numérique sécurisée pour collecter les données à travers une méthode d’observation directe ».
Créé seulement 72 heures avant le scrutin, l’ONASUR a dû relever de nombreux défis. Interrogé sur l’efficacité et l’indépendance des membres, Maître Pépé Antoine Lamah, un autre membre de l’ONASUR, a tenu à être clair.
« Je tiens à vous confirmer que l’ONASUR a travaillé en toute indépendance et en toute impartialité. Nous avons déployé nos propres membres sur le terrain, dans toutes les régions administratives du pays, pour superviser également la phase post-scrutin. L’objectif était de recueillir la perception des électeurs, écouter leurs recommandations et transmettre ces retours aux autorités compétentes, dans une logique d’amélioration continue de notre système électoral. Les membres de l’organe, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, n’ont subi aucune pression. Nous ne nous sommes pas limités aux rapports de nos superviseurs, même s’ils ont été bien formés et bien outillés. Nous avons également effectué des visites sur le terrain, pour constater par nous-mêmes les réalités ».
Le rapport de l’ONASUR corrobore les conclusions d’autres missions d’observation, notamment celles de l’Union Africaine, de la CEDEAO, ainsi que des principales organisations de la société civile, qui ont également salué la tenue du scrutin et le dispositif de supervision mis en place.
Abdoulaye Bouka Barry