Je lance un appel pressant à la jeunesse guinéenne : engagez-vous dans un exercice de créativité audacieuse, une démarche qui transforme les défis de notre pays en autant d’opportunités pour bâtir un avenir solide. Face à la violence – qu’elle soit politique, sociale ou économique – aggravée par les dérives d’une démocratie mal assimilée et les effets corrosifs d’une mondialisation mal maîtrisée, l’inaction n’est plus une option.
Pourquoi attendre quand on a le potentiel, le talent, et l’occasion historique de s’engager en politique ?
Albert Camus disait : « L’absurde, c’est ce divorce entre l’esprit qui désire et le monde qui déçoit. » Face à cet absurde, trois attitudes s’offrent à nous, selon lui :
1) La fuite, c’est-à-dire la résignation, l’abandon de soi, la lente décomposition de l’espoir. C’est cette voie que la classe politique dominante impose à notre jeunesse, en la réduisant à l’assistanat plutôt que de l’élever à la responsabilité.
2) La diversion, en se réfugiant dans des modes idéologiques ou spirituelles, cherchant un sens réconfortant sans jamais affronter le réel.
3) L’action créatrice, que j’appelle ici l’entrepreneuriat politique : une posture active qui transforme les obstacles en leviers, les frustrations en projets, les douleurs en idées.
Cette chronique s’adresse donc aux jeunes : à l’indignation stérile et à la résignation silencieuse, préférez l’action constructive, celle qui brise les fatalismes et ouvre les chemins du possible.
Une ambition : mobiliser 500.000 entrepreneurs politiques
Comment ? En lançant une dynamique nationale fondée sur l’union stratégique entre la jeunesse et les femmes, ce couple symbolique mère-enfant, matrice de toute société résiliente.
Je propose la création d’une « entreprise politique » portée par la jeunesse et les femmes, une organisation apte à impulser un leadership social nouveau, capable de :
– bâtir une classe moyenne forte et enracinée,
– rajeunir et réhumaniser la classe politique et économique,
– réformer une administration publique au service exclusif de la Guinée.
Être entrepreneur politique, c’est avant tout un état d’esprit : celui qui conçoit sa trajectoire personnelle et professionnelle à partir d’un positionnement politique assumé et créatif.
Approche méthodologique
Nous mettrons en place un dispositif structuré :
1) 100 Parrains et 100 Marraines, agissant anonymement ou publiquement.
2) 240 Mentors, strictement paritaires, pour encadrer la dynamique.
3) 2.000 Champions et Championnes, en première ligne, pour aller à la rencontre des 500.000 entrepreneurs politiques potentiels sur tout le territoire national.
Le financement sera assuré par la vente de 500.000 cartes à 20.000 GNF l’unité, distribuées par les Champions, encadrés par les Mentors, eux-mêmes orientés par les Parrains et Marraines.
Cette démarche novatrice a une vertu pédagogique : montrer par l’exemple que la transformation commence là où l’on décide d’agir. Car la joie d’entreprendre est contagieuse.
Un terrain d’expérimentation grandeur nature
Le scrutin référendaire de septembre 2025 et les échéances électorales à venir seront des bancs d’essai pour cette entreprise politique. Il ne s’agit pas seulement de voter, mais de créer un véritable mouvement de masse, structuré et éclairé.
Nous ambitionnons de constituer une association de 500.000 entrepreneurs politiques, répartis à égalité entre jeunes et femmes. Ces derniers organiseront, dans les marchés hebdomadaires, les quartiers, les écoles et les universités, des séances de sensibilisation, d’enrôlement et de mobilisation citoyenne.
Plus de deux millions d’élèves et étudiants fréquentent aujourd’hui le système éducatif guinéen. Imaginons que chaque entrepreneur politique touche 20 personnes : nous pouvons sensibiliser jusqu’à 10 millions de citoyens autour de l’engagement politique.
Ces entrepreneurs seront soutenus par 2.000 tuteurs (enseignants, professeurs, cadres expérimentés) chargés de créer des incubateurs d’acteurs sociopolitiques. Ils leur fourniront les outils nécessaires pour formuler et porter un projet socioéconomique d’envergure.
Redonner confiance, transmettre l’envie d’agir
Ce projet a une finalité : que les jeunes et les femmes abordent la politique avec envie et non avec peur ou dégoût. Car cette volonté de faire autrement existe déjà ; elle attend seulement d’être activée.
Entreprendre, c’est rêver grand. Mais le mérite revient à ceux qui osent se lancer. Car à l’instant même où vous vous engagez, la Providence se met en mouvement.
Les rêves d’aujourd’hui façonnent les réalités de demain.
Rassemblons-nous. Trouvons les Mentors, les Parrains et les Marraines qui nous guideront. Le moment n’a jamais été aussi favorable pour écrire une nouvelle page de l’histoire sociopolitique de la Guinée.
Que Dieu guide les pas de la jeunesse et des femmes, et qu’Il protège la Guinée et les Guinéens. Amen.
Honorable Cheick Tidiane TRAORÉ
Secrétaire National Exécutif de la Synergie GMD25
