La deuxième phase du Programme d’Appui à la Réduction de la Traite des Personnes a été officiellement lancée ce mardi 18 novembre 2025 à Conakry.
En présence des autorités, ainsi que des partenaires techniques et financiers, le directeur exécutif de l’OGLMI, Mohamed Diallo, est revenu sur les objectifs de cette nouvelle phase.
« Ce projet, mis en œuvre par l’Organisation Guinéenne pour la Lutte contre la Migration Irrégulière (OGLMI), que j’ai l’honneur de diriger, bénéficie de l’appui de nos partenaires techniques et financiers, dont l’Agence Française de Développement (AFD) et l’Ambassade de France. Il vise non seulement à sensibiliser, mais aussi à accompagner et à réintégrer les victimes de traite. Cet élan a été rendu possible grâce à un appui de l’AFD à hauteur de 400 000 euros. Le programme intervient dans plusieurs zones ciblées, notamment Conakry, Boké, Mamou, Kankan et N’Zérékoré », a expliqué le directeur exécutif.

Pour Mohamed Diallo, la lutte contre la traite des personnes exige une mobilisation générale. Il appelle ainsi à un engagement renforcé de l’État et des partenaires.
« Nous avons un gap de 97 000 euros à combler avec l’appui de nos partenaires. C’est un défi majeur, car nous devons toucher 200 victimes, accompagner 260 personnes dans leur réinsertion et sensibiliser plus de 204 100 citoyens. Sans l’État, sans les partenaires techniques et financiers, et sans les communautés, nous ne pouvons rien faire. C’est un combat collectif qui implique tous les acteurs, du niveau central aux structures de base. »
Représentant le ministère de la Promotion féminine, de l’Enfance et des Personnes vulnérables, Aboubacar Sidiki Camara a salué les avancées réalisées par le gouvernement dans la lutte contre la traite.
« La Guinée a adopté en 2024 une nouvelle loi relative à la traite des personnes et aux pratiques assimilées. Aujourd’hui, nous travaillons à finaliser les textes d’application pour rendre ce cadre légal pleinement opérationnel. Malgré les défis, la Guinée est passée à la catégorie 2 dans le rapport international. Notre ambition est de poursuivre ces efforts en améliorant les mécanismes de protection et en renforçant la coordination entre les acteurs étatiques et la société civile », a-t-il rappelé.

L’envoyé de la ministre Charlotte Daffé a, également adressé des remerciements à l’AFD et aux autres partenaires pour leur soutien constant dans la prévention, la prise en charge et la formation des acteurs locaux.
La cérémonie a également été marquée par le témoignage poignant de Safoura Soumah, une jeune Guinéenne revenue d’un pays du Golfe après avoir été victime d’exploitation domestique.
« Je suis restée un an et sept mois dans un pays du Golfe, travaillant sans salaire et subissant de mauvais traitements. Je voulais seulement aider ma famille, mais je n’ai rien reçu. Après plusieurs refus de paiement, je me suis rendue à l’ambassade pour demander de l’aide. Grâce à un autre emploi, j’ai pu payer mon billet de retour. Depuis mon arrivée, l’OGLMI m’a soutenue. Sans cette ONG et ses partenaires, je serais perdue. Il est urgent de renforcer la prévention et la protection pour éviter que d’autres jeunes ne tombent dans les mêmes pièges », a-t-elle témoigné.

Ce fléau continue d’affecter de nombreuses familles guinéennes. D’où la nécessité de renforcer davantage la collaboration entre l’État, les partenaires internationaux et les organisations locales pour éradiquer la traite des personnes en Guinée.
Hawa Thiam

