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Guinée

Jeunes diplômés à moto : quand le chômage pousse les esprits brillants à se débrouiller autrement

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À Conakry, de plus en plus de jeunes diplômés enfourchent les motos pour survivre. Dans les artères bondées de Conakry, au milieu des klaxons et de la poussière, ils sont partout  ces jeunes motards qu’on croise à chaque carrefour, téléphone à la main, attendant un client. Ce qui frappe, c’est que derrière beaucoup de ces casques se cachent des diplômés, parfois même des techniciens ou des étudiants contraints d’interrompre leurs études faute de moyens.

C’est le cas de Mohamed Lamine Kaba, un jeune électricien de formation, aujourd’hui conducteur de moto-taxi.
« Je suis Mohamed Lamine Kaba, j’habite à Lambandji. J’ai fait des études en électricité jusqu’à un certain niveau, mais les difficultés familiales m’ont poussé à interrompre pour un moment », raconte-t-il, le regard plein d’espoir.

Comme beaucoup de jeunes Guinéens, Mohamed Lamine rêvait d’un avenir meilleur grâce à ses études. Mais entre le chômage, le manque d’opportunités et la précarité économique, il a dû se tourner vers le métier de motard, un secteur devenu refuge pour des milliers de diplômés sans emploi.

« Je me suis lancé dans ce métier par manque de choix. C’est difficile, mais il faut se débrouiller pour subvenir à ses besoins », confie-t-il.

« Même ceux qui réussissent aujourd’hui ont connu des moments durs. Je garde espoir de reprendre mes études plus tard pour aller plus loin. »

Le cas de Mohamed n’est pas isolé. Dans toutes les communes de Conakry  de Ratoma ; à Matoto  les jeunes diplômés devenus motards se comptent par centaines. Faute d’emplois stables, beaucoup choisissent la moto comme solution temporaire pour nourrir leur famille ou financer d’autres projets.

Malgré les difficultés, Mohamed reste optimiste. Son message à la jeunesse est porteur d’une leçon de courage : « Je conseille à mes amis de ne pas rester à la maison à ne rien faire. Même gagner 5 000 francs guinéens par jour, c’est mieux que de perdre du temps. Il faut sortir chercher, car on ne sait jamais quand l’opportunité viendra. »

Le phénomène des diplômés motards à Conakry illustre à la fois la crise de l’emploi et la résilience de la jeunesse guinéenne. Entre désillusion et espoir, ces jeunes continuent de se battre, convaincus que la réussite finira par sourire à ceux qui persévèrent.

Foulématou Kaba

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