Le choix des écoles divise de plus en plus les parents d’élèves. Si certains estiment que la meilleure formation se trouve dans les établissements privés, d’autres considèrent que les écoles publiques restent les meilleurs lieux pour offrir un enseignement de qualité aux apprenants. Pour comprendre les raisons qui poussent certains parents à délaisser les écoles publiques au profit du privé, l’une de nos reporters est allée à leur rencontre ce mardi 21 octobre 2025.
En pleine expansion à Conakry comme à l’intérieur du pays, les établissements privés séduisent un nombre croissant de familles, convaincues qu’ils offrent davantage de rigueur et de meilleurs résultats. Cependant, cette quête de qualité a un coût que de nombreux ménages ont du mal à supporter.
Mariame Camara, mère de trois enfants, justifie son choix du privé par sa volonté d’assurer un meilleur avenir à ses enfants.
« J’aime inscrire mes enfants dans des écoles privées. Pour une mère, la priorité est de garantir une bonne formation à ses enfants, et je suis persuadée que cette qualité se trouve dans le privé, malgré la hausse constante des frais de scolarité, des uniformes, des cahiers, des fournitures et des examens. Mais comme je veux le meilleur pour eux, je préfère faire cet effort », a-t-elle confié.
Tout comme Mariame Camara, Balla Cissé, également parent d’élèves, estime que les écoles publiques manquent cruellement de moyens et de conditions favorables à un bon encadrement.
« En général, dans les écoles publiques, il n’y a ni rigueur ni suivi. La formation laisse à désirer, il faut le reconnaître. C’est ce manque qui pousse de nombreuses familles à se tourner vers le privé », déclare-t-il.
À l’inverse, Elhadj Ibrahima Bah, un autre parent d’élève, défend fermement la qualité des écoles publiques, qu’il juge souvent sous-estimée.
« En Guinée, aucune école privée ne surpasse les écoles publiques en matière de formation. Si l’on prend les résultats du baccalauréat de l’année dernière, la majorité des lauréats venaient des écoles publiques. Ceux qui affirment qu’il n’y a pas de rigueur dans le public ne savent pas ce qui s’y passe. La preuve : ce sont les enseignants du public qui donnent aussi cours dans le privé. En réalité, le privé profite des compétences du public. En plus, le gouvernement fournit toute la documentation nécessaire aux écoles publiques. Mon fils a eu son bac avec un bon classement, et il n’a jamais fréquenté une école privée. Cela prouve que, quand le suivi est assuré, la qualité est aussi au rendez-vous dans le public », explique-t-il.
Conscients des insuffisances qui affectent aussi bien les écoles publiques que privées, ces trois parents d’élèves formulent des recommandations pour améliorer la qualité de l’enseignement dans tout le pays.
« Nous appelons les autorités et les responsables des écoles privées à réguler le secteur éducatif, tant dans le public que dans le privé. Il faut renforcer les moyens des écoles publiques afin d’offrir aux familles une véritable alternative, à la fois crédible et accessible », concluent-ils.
Hawa Thiam