Dans les rues de Conakry, une nouvelle forme de mendicité attire l’attention. De plus en plus de femmes âgées, vêtues proprement et tenant en main de petits sceaux en plastique, s’installent à des coins de rue ou abordent les passants avec des mots affectueux comme « mon fils » ou « ma fille ». À première vue, elles semblent vouloir engager une conversation, mais très vite, elles sollicitent une aide financière.
Cette pratique, qui diffère de la mendicité traditionnelle, repose sur une approche plus subtile, presque familière, et suscite à la fois compassion et malaise. Beaucoup de citoyens disent être surpris par cette manière d’interpeller, qui donne l’impression d’un besoin urgent ou d’une relation de proximité.
Derrière ce phénomène se cache la précarité grandissante des personnes âgées, souvent livrées à elles-mêmes sans soutien familial. Ce phénomène soulève aussi plusieurs interrogations : quelles raisons poussent ces femmes à agir de la sorte ? Est-ce la pauvreté, l’abandon familial ou simplement une stratégie pour mieux toucher la sensibilité des uns et des autres ? Toutes ces questions restent sans réponse.
Au-delà des questions qu’il suscite, ce phénomène met en lumière une réalité sociale qui interpelle chacun. Il invite à réfléchir sur les valeurs de solidarité, de soutien familial et d’entraide, essentielles pour préserver la dignité des personnes âgées dans la société guinéenne.
Hawa THIAM