Dans le cadre de la préservation de la paix, de la quiétude sociale et du vivre-ensemble avant, pendant et après l’élection présidentielle du 28 décembre prochain, la Haute Autorité de la Communication (HAC) a engagé une vaste campagne de sensibilisation des professionnels des médias à l’intérieur du pays. Cette initiative vise à promouvoir une presse responsable, consciente de son rôle déterminant dans la consolidation de la cohésion sociale en période électorale.
C’est dans ce contexte que le président de l’institution de régulation des médias en Guinée, Boubacar Yacine Diallo, a rencontré, ce lundi 15 décembre 2025 à Boké, le gouverneur de la région administrative et son cabinet, ainsi que les journalistes et techniciens des médias locaux. La rencontre s’est tenue dans la salle de conférence du gouvernorat, selon une publication de la HAC sur sa page officielle.
Dans son discours de bienvenue, le gouverneur de la région de Boké a rappelé l’importance stratégique du rôle des journalistes, particulièrement en période électorale.
« Cette rencontre constitue une opportunité majeure pour les journalistes. En cette période de campagne électorale, leur mission est d’informer, de sensibiliser et d’éduquer les populations. Ils doivent contribuer activement à la promotion de la paix et de la cohésion sociale. Cela exige prudence, rigueur et vérification systématique des informations diffusées, afin de préserver la stabilité de la région », a-t-il souligné.
Prenant la parole à son tour, Amadou Camara, point focal local de la HAC à Boké, a dressé un état des lieux des médias de la région, tout en évoquant les difficultés auxquelles fait face le centre de monitoring.
« La région de Boké compte 11 radios publiques et privées qui exercent globalement dans le respect de l’éthique et de la déontologie. Toutefois, le centre de monitoring dispose de moyens limités, notamment quatre ordinateurs dont deux nécessitent une mise à jour, ainsi qu’une moto TVS pour les déplacements », a-t-il expliqué.
S’adressant directement aux professionnels des médias, le président de la HAC n’a pas mâché ses mots. Boubacar Yacine Diallo a rappelé avec fermeté que la carte de presse professionnelle demeure une condition sine qua non pour l’exercice du métier de journaliste en Guinée.
« Tout journaliste qui ne détient pas la carte de presse professionnelle ne doit pas exercer. Cette carte est obligatoire. Autrefois payante, elle est désormais gratuite afin de permettre à tous les journalistes d’y accéder. Depuis quatre ans, la HAC déploie des commissaires dans les régions pour procéder à l’enrôlement des journalistes directement dans leurs rédactions. Seuls les détenteurs de la carte sont autorisés à exercer. Il n’y aura ni négociation ni faveur. Des instructions fermes ont été données à tous les points focaux pour veiller strictement à l’application de cette règle », a-t-il averti.
Au-delà de cette mise en garde, le président de la HAC a également rappelé les règles professionnelles à observer avant, pendant et après le scrutin, particulièrement en période de campagne électorale. Il a exhorté les journalistes à faire preuve de responsabilité, de retenue et d’une rigueur accrue dans le traitement de l’information.
« Nous sommes en période électorale et l’élection présidentielle est une consultation majeure pour notre pays. Le véritable journaliste est celui qui agit avec modestie et responsabilité. Avant de parler de quelqu’un, il doit se mettre à sa place et vérifier rigoureusement les faits. Le jour du scrutin, les journalistes doivent se limiter au reportage des faits, sans publier de résultats ni de sondages. Tout manquement à ces règles exposera son auteur aux sanctions prévues par la loi », a-t-il prévenu devant des journalistes massivement mobilisés.
À travers cette campagne nationale de sensibilisation, la Haute Autorité de la Communication entend poursuivre, dans les prochains jours, ces rencontres d’échanges et de rappel à l’ordre dans les autres régions du pays, afin de garantir une couverture médiatique apaisée et conforme aux principes déontologiques durant tout le processus électoral.
Hawa Thiam
