Poursuivis pour des faits de participation délictueuse à un attroupement, complicité de destruction d’édifices privés et publics, coups et blessures volontaires, délits prévus et punis par les articles 627, 523, 239 et 19 du Code Pénal guinéen, le procès des activistes de la société civile, Ibrahima Diallo et Foniké Mengué s’est ouvert le jeudi 08 Juin 2023, devant le TPI de Dixinn délocalisé à la Cour d’appel de Conakry.
Dès l’ouverture de l’audience et le rappel des faits qui leurs sont reprochés par le président du tribunal, ces deux activistes ont tous bouté en bloc les charges portées contre eux par la justice guinéenne.
Visiblement rassuré, l’activiste et leader du FNDC a laissé entendre que ce procès est tout simplement un théâtre et que ce n’est pas la prison qui le fera reculer pour son combat démocratique.
« Monsieur le juge, ce procès est un théâtre, une mise en scène totale. Je ne reconnais pas les faits. Dans la nuit du 29 au 30 juillet, aux environs de 02 heures du matin, j’étais à mon domicile, dans mon lit, j’ai eu la visite de 02 personnes encagoulées, en civil, armées jusqu’aux dents. Je suis cardiaque, ils m’ont arrêté manu militari. Ils ont frappé mes frères qui étaient là auprès de moi. J’ai été bastonné avant de me foutre dans leur véhicule, destination la direction centrale des investigations judiciaires de la gendarmerie nationale. Ce n’est pas la prison qui nous fera reculer, nous avons décidé de nous sacrifier pour la démocratie, nous sommes en train d’accomplir cette mission. Les gens là m’ont proposé des postes ministériels, je n’ai pas accepté. La justice est foulée au sol, le plus grand mal de ce pays, c’est la justice. Le ministre de la justice se fie de la loi alors qu’il est juriste. On est prêt à aller en prison », a laissé entendre l’activiste Foniké Mengué.
Et d’ajouter « Je n’ai violé aucune loi, c’est plutôt ceux qui ont interdit les manifestations qui sont responsables ».
Le procès vient d’être renvoyé pour le vendredi 09 Juin 2023.
Abdoulaye Bouka Barry
