La sérénité doit certainement être de mise lorsque l’on est supporter du VfB Stuttgart en cette saison 2023-2024. Comme un sentiment de puissance, avec Serhou Guirassy dans son effectif. Et ce ressenti, la MHPArena l’a de nouveau eu ce samedi 7 octobre, au moment de voir l’international guinéen clôturer son après-midi par un nouveau triplé, cette fois contre Wolfsburg pour placer son club en leader du championnat.
Un sérieux Serhou
Installé en tête du classement des buteurs de Bundesliga avec treize réalisations, Guirassy semble donc enfin s’être trouvé en Allemagne. Ou plutôt retrouvé, lui qui assurait déjà des standards honorables du côté de Cologne entre 2016 et 2019. En sept journées seulement, voici donc le Loirétain au-delà de la barre des dix buts. Un exploit d’autant plus costaud, quand on sait que ses concurrents se nomment Harry Kane, ou Niclas Füllkrug, comeilleur buteur de Buli la saison dernière. Des statistiques et des performances, Guirassy en a d’ailleurs à revendre après moins de deux mois de compétition. Parmi ces treize buts domestiques, on retrouve ainsi trois doublés (face à Bochum, Fribourg et Darmstadt) et deux triplés (contre Mayence et Wolfsburg). Petit clin d’œil, il ne sera resté muet que devant son ancien club de Cologne.
À l’orée de cette trêve internationale d’octobre, cet éclatant bilan lui permet même de chiper un record à un certain Robert Lewandoswki. Alors que le Polonais était le détenteur du plus grand nombre de buts en Bundesliga après sept journées (onze réalisations en 2019-2020), Lewy a en effet vu l’attaquant lui passer devant avec ses treize pions. En comparaison, Füllkrug et Christopher Nkunku, les meilleurs artificiers de l’an passé, ne culminaient qu’à seize buts après 34 matchs. Mais que seraient ces stats sans l’adaptation de Guirassy à son environnement ? Car il faut bien le dire : le système de Stuttgart vit et fonctionne pour son serial bomber. « Il s’amuse devant le but, chose qu’il ne faisait peut-être pas auparavant, posait récemment Sébastien Hoeness, son entraîneur, en conférence de presse. Il est libre de s’exprimer. » De la liberté offerte par les lignes un peu trop ouvertes des défenses allemandes, mais également par le travail de coéquipiers au service de leur géant.
Chargés de libérer les couloirs, Chris Führich, Jamie Leweling et Silas Mvupa offrent l’occasion à Guirassy de se balader dans la surface, au même titre que le Français Enzo Millot, avec qui il combine régulièrement en décrochage. Ses longues chevauchées pour marquer face à Bochum, Mayence ou Darmstadt, témoignent d’ailleurs de cette évolution technique, loin de l’image d’immobile de surface maladroit dont il pâtissait en France.
Le phénomène Modeste
L’Hexagone est d’ailleurs un curseur intéressant dans cette ascension de Serhou Guirassy. Passé par Laval, Lille, Auxerre, Amiens et Rennes, jamais le numéro 9 ne se sera effectivement illustré, si ce n’est par à-coups lors de ses deux piges rennaises. Le phénomène Anthony Modeste par excellence. Entre manque de confiance et dispositif tactique peu valorisant, il n’aura ainsi laissé aucun souvenir impérissable aux amoureux du multiplex. Tout l’inverse de ses accomplissements dans le Bade-Wurtemberg, où cette liberté tant recherchée a fini par révéler le potentiel de celui que l’on a longtemps décrit comme un éternel espoir.
Buteur à quatre reprises lors des cinq dernières journées de la saison dernière, afin d’éviter la relégation au VfB, Serhou Guirassy fait désormais mieux pour placer son équipe en tête du classement. Une manière singulière de briller dans un club intermédiaire, avant de certainement viser plus haut, comme Anthony Modeste. Après tout, à 27 ans, il n’est jamais trop tard.
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